Si vous pensez être victime de harcèlement sur votre lieu de travail, faites avant tout un premier point au calme chez vous. Listez les moments où vous pensez en avoir été victime. Remplissez un questionnaire lié au harcèlement comme celui fournit dans cet article.
Parlez-en en même temps autour de vous pour avoir des feedbacks (hors entreprise).
Si vous en êtes victime, il est alors indispensable de prévenir votre employeur. Celui-ci a l’obligation de prendre toutes les mesures nécessaires en vue de prévenir le harcèlement moral. Aucune sanction ne sera prise à votre égare.
L’employeur va favoriser les échanges notamment avec les représentants du personnel et via le CSE (comité social et économique) pour trouver la meilleure solution possible.
Le harcèlement moral est généralement un comportement exécuté par une personne souvent en position d’autorité à l’encontre d’une autre personne. Cette influence peut-être externe ou interne et, lorsqu’elle est en externe elle est constamment répétitive.
Ce type de harcèlement peut ainsi se définir comme toute conduite abusive se manifestant notamment par des comportements, des paroles, des actes, pouvant porter atteinte à la personnalité, à la dignité ou à l’intégrité d’une personne, afin de mettre en péril l’emploi de celle-ci ou de dégrader le climat de travail.
Le harcèlement moral au travail peut ainsi prendre différentes formes telles qu’un usage exagéré du e-mail, une exigence incompréhensible ou disproportionnée, des critiques incessantes et non constructives, des évaluations répétitives…
Il est défini à l’article 222-33 du Code Pénal comme :
« le fait de harceler autrui par des propos ou comportements à connotation sexuelle ou toutes autres paroles ou actions à caractère violent, dégradant, humiliant, menaçant ou offensant. »
En 2016, l’Inspection Générale des affaires sociales (IGAS) a publié pour la première fois son bilan annuel du phénomène. Ce rapport comprend les principaux résultats d’une enquête menée en 2015 sur le harcèlement sexuel et moral au travail.
Ainsi, selon l’IGAS 1 femme victime sur 3 déclare avoir connu ou connaître des formes de harcèlements sexuel et/ou moral au travail.
Les exemples de harcèlement moral sont nombreux.
Aussi, il peut être bien difficile pour un salarié victime de déceler les signes avant-coureurs.
Dans le but d’aider à mieux les repérer, il existe des questionnaires réalisables par tous afin de mettre en exergue les agissements d’un harceleur et clarifier une situation.
1. Humiliation publique
̶ Le harceleur exerce une pression psychologique pouvant aller jusqu’à la culpabilisation. Il peut s’agir d’humilier publiquement l’autre ou de choisir son moment pour exercer cette pression, alors que la victime se retrouve isolée et sans défense.
2. Dénigrement et brimade
̶ La victime est exclue de l’équipe ou des projets en cours. Son travail est systématiquement dévalorisé et méprisé par rapport à celui d’autres collègues. Ce procédé peut également être utilisé pour exercer un chantage affectif vis-à-vis des collègues, afin qu’ils se rangent du côté du harceleur.
3. Mesure vexatoire
̶ La victime est soumise à de multiples mesures permanentes visant à dégrader sa fonction : notes péjoratives, présence jugée « nuisible et inutile », retrait des clés de bureau ou d’avantages, diminution de salaires…
4. Critique injustifiée
̶ Le harceleur exerce une pression constante sur sa victime, et notamment sur ses compétences ou ses capacités. Il critique dans des termes humiliants, son activité en présence d’autres salariés. Son approbation est exigée à tout va et les erreurs commises par le salarié ne peuvent jamais être corrigées, même si la faute n’est pas de son seul fait.
5. Tâche dépassant ses capacités
̶ La victime est exclue de l’équipe car le responsable confie au salarié de manière habituelle une ou plusieurs tâches dépassant ses capacités. Le harceleur exige que ses compétences soient dépassées.
Ou au contraire fait des reproches permanents afin d’accentuer son sentiment de culpabilité.
6. Agressivité
̶ Le harceleur exerce un contrôle permanent sur la victime. Il l’agresse et la menace, exigeant son silence.
Le comportement agressif du supérieur hiérarchique traduit une volonté de restreindre les fonctions du salarié sans explications. Dans le but de maintenir sa domination, il peut aussi exercer une pression constante afin que son autorité soit respectée par les personnes qu’il côtoie.
7. Mise au placard
̶ Le harceleur exclut la victime de l’équipe ou du projet en cours. Il ne peut exercer une pression efficace sur elle directement, alors il exerce ces pressions indirectement en excluant sa victime des thèmes qui mobilisent le groupe. La personne se sent perdue et n’ayant plus aucune prise sur son avenir professionnel, elle finit par démissionner… Il peut aussi l’isoler géographiquement : exemple un bureau séparé sans collègue (d’où l’expression de « mise au placard »).
Nous vous proposons 2 exemples de questionnaire, ce qui vous permettra de consolider au mieux les informations.
Le premier est le plus complet et aussi le plus ancien établi en 1996 par le psychologue Heinz Leymann, le questionnaire LIPT (Leymann – Inventory of Psychologial Terror).
Sa méthodologie est simple :
Il définit 45 situations caractéristiques de la violence au travail avec durée et fréquence d’exposition au cours des 12 derniers mois. A noter que seuls les actes commis par l’entourage professionnel sont pris en compte. Les sphères personnelles et professionnelles sont donc à distinguer clairement.
Selon H. Leymann, l’exposition à la violence psychologique se définit par l’exposition à au moins une de ces situations de violence au travail, au moins une fois par semaine et depuis plus de 6 mois au cours des 12 derniers mois.
Vous pouvez accédez ici à sa version complète.
Pour ceux qui souhaitent, une version plus synthétique et pratique pour faire un point rapide, voici une synthèse des questions importantes à se poser :
1. Atteintes en ce qui concerne vos contacts
🔲 1) Votre supérieur vous empêche de vous exprimer
🔳 2) Vous êtes constamment interrompu
🔲 3) Vos collègues vous empêchent de vous exprimer
On fait de la pression avec les atteintes suivantes :
🔳 4) Insultes ou injures
🔲 5) Critique permanente au travail
🔳 6) Critique permanente à votre vie privée
🔲 7) Terreur par téléphone
🔳 8) Menaces verbales
🔲 9) Menaces écrites
On vous refuse le contact de la façon suivante :
🔳 10) Refus de contact par des regards ou gestes péjoratifs
🔲 11) Refus de contact par des allusions sans dire directement quelque chose
🔳 Autres :
………………………………………………………………….
2. Vous êtes isolé systématiquement :
🔲 12) On ne vous parle plus
🔳 13) On refuse la conversation
🔲 14) Mutation dans une autre pièce, éloignée des collègues
🔳 15) Il est interdit aux collègues de parler avec vous
🔲 16) Vous êtes complètement ignoré
🔳 Autres :
…………………………………………………………………
3. On change vos tâches de travail pour vous punir
🔲 17) On ne vous donne pas de travail, vous, êtes sans occupation pendant les heures de travail
🔳 18) Votre supérieur vous donne des tâches de travail absurdes
🔲 19) On vous assigne des tâches nuisibles à la santé
🔳 20) Votre manager vous attribue des tâches de travail inadaptées à votre qualification
🔲 21) Le management vous donne constamment des tâches nouvelles
🔳 22) Votre hiérarchie vous assigne des tâches injurieuses
🔲 23) Pour vous discréditer, on vous donne des tâches subalternes
🔳 Autres :
…………………………………………………………………
Depuis combien de temps subissez-vous ces atteintes ?
Exprimez le plus précisément possible en nombre de jours et de mois la période depuis laquelle ces faits se produisent.
Si vous avez subi une ou plusieurs atteintes citées ci-dessus au moins une fois par semaine, sur une durée de six mois, vous êtes probablement victime de harcèlement moral.
A noter que cet exemple de questionnaire est issu du site de la Mobbing asbl : Association luxembourgeoise contre le harcèlement moral et stress au travail. Ils publient régulièrement des statistiques à ce sujet disponibles ici.
Dans certains cas, le médecin peut déclarer un accident du travail. Cela n’est pas obligatoire si le salarié se sent en état de pouvoir exercer malgré tout son travail. Lors de l’arrêt de travail prescrit ensuite par son médecin traitant, le salarié perçoit l’équivalent de son salaire. Le médecin du travail le reverra, lors de la visite de reprise, pour décider avec lui de la suite.
Il faut prévenir les délégués du personnel du CSE (comité social et économique, obligatoire à partir de 11 salariés) de l’entreprise. Ceux-ci vont alors intervenir auprès de l’employeur.
Certaines entreprises ont mis en place des procédures en cas de harcèlement moral. Dans la fonction publique, les agents disposent d’un Guide de prévention et de traitement des situations de harcèlement moral.
Le recours à la médiation est possible. Le médiateur peut être un supérieur hiérarchique, un délégué du personnel, un responsable des ressources humaines, mais également un inspecteur du travail, un avocat, un médiateur certifié.
Il arrive parfois que la médiation n’aboutisse pas. A ce moment là, si toutes les voies alternatives ont été épuisées, il reste la possibilité de porter plainte.
L’employé doit alors réunir des preuves en vue d’une action en justice : SMS, emails, messages réseaux sociaux et relevés téléphoniques. Il y a également les attestations de collègues, clients, certificats médicaux, tous les éléments factuels seront pris en compte.
Non, il n’existe pas de numéro officiel. En fait, il existe plusieurs numéros d’appel appartenant à des associations qui peuvent aider les personnes harcelées.
A noter que certaines entreprises mettent à disposition un numéro d’appel spécifique pour leur entreprise. La communication est totalement confidentielle et vous permet d’échanger en toute confiance avec un service dédié qui fera le lien avec votre entreprise.
Si ce n’est pas le cas dans votre entreprise et avez besoin d’en parler, voici les numéros de plusieurs associations :
France Victimes – Lutter contre le harcèlement au travail
27, avenue Parmentier 75011 Paris
Tél. : accueil administratif : 01 41 83 42 00 / Numéro d’aide aux victimes : 116 006 (numéro gratuit et accessible 7j/7)
Email : contact@france-victimes.fr
Association des victimes de harcèlement au travail (A.V.H.T)
A.V.H.T Paris 39 rue Bobillot 75013 Paris
Tél. : 06 15 72 30 55A.V.H. T Montpellier Centre d’affaires Espace Vernet, 28 bis rue José Vernet 84000 Montpellier
Tél. : 04 90 89 64 38
Association harcèlement moral stop (HMS)
11 rue des Laboureurs 94150 Rungis
Tél. : 01 56 34 01 76 / 06 07 24 35 93
Email : hms@hmstop.com
Chaque situation est spécifique, aussi il est impossible de dresser un portrait unique du harcèlement moral. Néanmoins, ces divers cas de figure doivent vous permettre d’évaluer votre situation particulière.
Si vous êtes déjà persuadé de vouloir changer d’environnement de travail, n’hésitez pas à consulter les offres d’emploi de notre espace dédié. Vous trouverez certainement des pistes pour partir sur un nouveau challenge dans un environnement plus épanouissant pour vous.
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